Guillaume Artous-Bouvet & François Génot
Orphant
Gélugraphies
17 €
25 x 20 cm
50 pages
240 grammes
14 illustrations couleur pleine page
Munken Pure Rough (150 g) et Rives Tradition Ivoire (250 g)
Édition numérotée et limitée
Octobre 2025
ISBN : 9782958552831

Orphant, relançant la règle de la tierce rime (terza rima), tresse le chant de la fin d’une enfance qui n’en finit pas de finir. Le mot d'orphanté (ou orfanté) désignait dans l'ancienne langue l'état d'orphelin. Orphant est ainsi l'enfant qui n'est plus enfant. Ce texte, composé de soixante-quinze tercets, affronte cet état, en y risquant sa langue même : celle qu'on appelle en générale « maternelle ».
François Génot emprunte son attitude et l’élan de sa démarche à la résistance et à la prolifération du vivant. Les déplacements, la collecte et une attention particulière aux matières, aux formes et aux phénomènes naturels nourrissent sa pratique. Son attention à la nature spontanée du quotidien qui habite nos espaces anthropisés, lui ouvre des portes sur les mondes humains, animaux, végétaux ou minéraux en présence, avec lesquels il tente de trouver de nouveaux modes de cohabitation et partage. Les gélugraphies sont des « dessins de gel ». Le froid agit comme un outil d’estampage de sa propre cristallisation à la surface du papier et permet ainsi d’enregistrer les motifs du gel.
Entre le poète qui relève le matériau de la langue et l'artiste qui révèle la languette du climat s'élabore un tissu complexe et fascinant de contrepoints nous basculant dans un monde étrange qui est d'emblée déjà le nôtre.

Guillaume Artous-Bouvet

François Génot
© Vanessa Gandar
« Si "faonner", écrit Littré, "se dit des biches, des chevrettes ou femelles de chevreuils, qui mettent bas leur faon", et dénote donc l’accouchement d’un enfant, soit selon Artous-Bouvet dans sa présentation, du commencement d’une "enfance qui n’en finit pas de finir", et si mettre bas, c’est mettre à terre le faon nouveau-né, sur l’humus forestier en ce qui concerne la biche, [...] c’est ce que dit explicitement la présentation du poème – dans la langue dite "maternelle". » (Jean-Nicolas Clamanges, Sitaudis)
https://www.sitaudis.fr/Parutions/guillaume-artous-bouvet-orphant-1763108059.php
« Les vocables se déploient comme les courbes des dessins progressent, dans un mouvement perpétuel où chaque phonème évolue par modifications successives, tel un thème musical qui aurait atteint le stade du développement dans la forme sonate. Au cœur de cette langue virtuose, mais qui pourtant revêt par endroits des atours balbutiants, se trouve l’enfance : l’enfant poète — ou le poète retombant en enfance —, par la grâce d’Orphée, devient cet "orphant" du titre en composant cette succession de tercets. » (Fabien Toniello, Accrocstiches)
« Un langage travaillé au plus près, des mots très choisis, parfois presque inconnus. [...]. Ces poèmes sont comme une bête qui fouille, aime l’ombre, connait la faim. Rareté du vocabulaire, sur des gestes animaux. Brisure qui brise tout, et survivance sous d’autres formes. » (Isabelle Baladine Howald, Poesibao)
« Le mystère tantôt s’épaissit et tantôt se dissipe. J’allais dire : tantôt s’embroussaille, tantôt s’effeuille, la métaphore végétale étant permis par les dessins, qui évoquent souvent des motifs de feuilles dans la brume [...] : à la fin de l’ardu travail de lecture, il y a une lumière. » (Clément Alfonsi, Anath & Nosfé)



